La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. : 25

Création du Tribunal du 10 août. — 1° Comment traiterajon Louis XVI? 2° Comment se conduira-t-on avec les Suisses qui ont défendu les Tuileries? Ces deux questions se posèrent dès le lendemain du 10 août.

Nous avons vu de quelle manière la première question avait été résolue. — La seconde n'aurait pas même dû se poser. Lès Français du xix° siècle ont eu deux fois à résoudre une question analogue. En 1830, la garde royale, pour défendre Charles X, dût tirer sur le peuple. En 1848, la troupe de ligne en fit autant pour défendre le gouvernement de Louis-Philippe. Ni en 1830 ni:en.1848 les militaires, chefs ou soldats, ne furent sérieusement menacés d'être mis en cause, jugés et punis. On considéra, et avec raison, qu'ils avaient dù obéir. En 1792, il aurait fallu penser de même. |

C'est ce qui n'eut pas lieu, en vertu de certaines idées qui furent produites et propagées immédiatement après le 10 août, tant par des acteurs anonymes que par des politiciens que l’histoire peut nommer et que nous nommerons. Ces idées, assez distinctes au point de vue philosophique ou psychologique, se combinèrent cependant, et formèrent ensemble une unique direction pratique, si je peux dire. Ces idées, les voici : 1° Les Suisses se sont conduits envers le peuple comme des traîtres; ils ont fait du combat du 10 août un guet-apens. 2° C’est la royauté qui a attaqué le peuple, en suite d’un complot préparé et médité depuis longtemps. 3° Et dans ce complot sont entrés, non seulement les acteurs qui se montrent dans la journée du 10 août, mais nombre de personnages, civils et militaires, journalistes, législateurs,

, dont la coopération, plus ou moins cachée, n’en est pas moins certaine. 4° Dans les derniers temps, ces conspirateurs ont pris pour auxiliaires les détenus politiques et autres que renfermaient les prisons de Paris, et, à la fin, le projet des conspirateurs né tendait à rien moins qu’à massacrer tous les patriotes de Paris.

Je crois, pour mon compte, qu 1 n'y a pas une de ces