La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

36 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

les députés, et de plus la loi exigeait d'eux d’avoir exercé, au moins pendant un an, les fonctions de juge, d’homme de loi (?) ou d’avoué. — Il est à remarquer que ni Choudieu ni Thuriot n'élèvent aucune protestation, n’expriment aucun regret; les belles paroles passent et les votes restent.

À remarquer aussi qu'Hérault le rapporteur, qui se montre très satisfait de son décret, est un montagnard, ami de Danton, et qu'il parle au nom de la commission extraordinaire, (out comme Brissot le faisait, mais autrement quant au fond, il y a deux jours. — Ainsi le parti Montagnard apparaît divisé; la commission extraordinaire et l’Assemblée à sa suite apparaissent singulièrement versatiles; il me semble qu'aujourd'hui, avec la même versatilité au fond peut-être, on sauverait mieux les apparences, en mettant plus d'espace entre des résolutions contradictoires.

Conformément à ce décret, 48 hommes — 48 électeurs choisis, un par chaque section — créèrent, à eux seuls, un tribunal gravement exceptionnel, puisque ses sentences étaient sans appel. Ce tribunal fut comme la première esquisse du tribunal révolutionnaire.

T'abolition du Département. — La Commune, dès le 11 août, avait pris un arrêté par lequel elle suspenduit le Département, son supérieur hiérarchique. La Législative répondit à cet acte le 12 en congédiant le Département qu’ellemême trouvait trop impopulaire, mais en ordonnant au peuple parisien d’élire un nouveau Département.

La Commune était décidée à ne pas souffrir la surveillance d'un supérieur tel que le Département, elle qui prétendait à tout le moins rivaliser avec l’Assemblée. Elle voulait pouvoir frapper ses adversaires par des arrestations, libres de tout contrôle. Elle calculait avec justesse que le contrôle d’un Département, pouvoir local assez bien informé des personnes, la génerait fortement et que cette surveillance serait vraiment efficace; tandis que l’Assemblée législative, occupée ailleurs