La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

CHAPITRE II

LES MASSACRES

Des événements extérieurs sont survenus qui changent gravement la situation. Les Prussiens sont entrés en France; ils ont pris Longwy, et le matin du jour où nous sommes, nous apprenons qu’ils ont investi Verdun. Verdun ne peut faire une résistance sérieuse; après sa chute, le chemin de Paris sera ouvert; l’armée prussienne peut apparaître devant Paris sous peu de jours.

Paris est naturellement secoué d'émotions violentes, crainte, colère, exaltation du patriotisme, élan guerrier. Grâce à ces circonstances, la Commune peut, sans que l’Assemblée veuille y prendre garde, feindre d’oublier son abolition et jouer son rôle dans l’activité générale.

Séance du Conseil général de la Commune le matin du 2 septembre. Le procureur-syndic de la Commune annonce que les ennemis sont devant Verdun. « Il demande que, surle-champ, tous les citoyens se réunissent, campent ce soir au Champ de Mars, et partent demain, le plus tôt possible, pour se rendre sous les murs de Verdun, y périr en défendant la liberté, ou purger le sol français de la présence de ses ennemis ».

Le Conseil prend l’arrêté suivant :

« Aux armes, Citoyens, aux armes! l'ennemi est aux portes