La question du sel pendant la Révolution
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En tant que tribunaux !, ils jugeaient les affaires relatives à l’achat, la vente et la contrebande du sel. Chacun de ses tribunaux était composé d’un président, d’un lieutenant, d’un grènetier (granatarius), d’un contrôleur, d’un avocat et d’un procureur du roi, de greffiers, d’huissiers et de sergents. Au grenier à sel de Paris toutes ces charges étaient doubles ; il y avait, en outre, un garde contrôleur des mesures, un vérificateur des rôles, un capitaine, un lieutenant et treize gardes. Ce tribunal siégeait rue Saint-Germain-l’Auxerrois, dans un immeuble dit « Au Soleil», démoli en 1909°, Ce bâtiment abritait également un magasin de sel, pouvant contenir 1,472,000 livres de sel. C'était le plus petit des trois greniers parisiens ; celui de l’Evêché et celui de l'Abbaye contenaient chacun 43,200,000 livres, soit 87,872,000 livres en tout *.
On désignait, en effet, du nom de greniers à sel, également ces entrepôts qu’on trouvait à travers toute la France. Ils étaient plus ou moins grands, d’après l'importance du district qu’ils desservaient, et le sel devait y séjourner deux ans avant d’être livré à la consommation. La plupart du temps la ferme louait les immeubles dont elle avait besoin en ce but“.
1 Cf. article: Greniers à sel, dans CuéruEL, Diclionnaire historique des institutions de la France et ROBERT HOLTZMANN, Franzüsische Verfassungsgeschichte von der Mitte des neunten Jahrhund:rt, bis zur Revolution. München, 1910, p. 270-273.
2? Cf. TEssox. Rapport sur le Grenier à sel de Paris dans Comm ssion municipale du Vieux-Paris. Procès-verbaux année 1908. Paris 1909.
3 Ibid., p. 160.
# Voici, à titre d'exemple, le texte d’un bail de grenier à sel. (Archives nationales G !,102-r) :
L'an 1788, le 14 novembre après-midi, à Châlons sur Saône, par devant les notaires royaux reservés pour la dite ville, y résidant, soussignés, furent présentes Mesdames les Supérieures, Assistantes et Conseillères du Monastère de la Visitation du dit Châlon, soussignées tant pour elles et en leur nom que des autres Religieuses du même Monastère, lesquelles ont donné à titre de bail à loyer pour le temps et terme de neuf années consécutives, qui commenceront au 1°" janvier 1700 et finiront à pareil jour de 1799, à Maître Jean-Baptiste Mager, adjudicataire général des fermes de France et à ses cautions, absent, Maître Pierre-Jules-Cæsar-Laurent de la Chalumelle, directeur général des dites fermes au département du dit Châlon, ci-présent, et pour eux retenant au dit titre et pour le dit temps, les grenier et magasin à sel appartenant aux dites Dames Religieuses, au faux bourg Saint-Jean de Maizet de cette ville, tels qu’en ont joui et jouissent les précédents adjudicataires et cautions, sans en rien réserver, pour par eux en continuer la jouissance en bons pères de famille sous les clauses et conditions stipulés dans les précédents baux qui sont ici tenus pour bien et duement rappelés, à la charge par les dites Dames de faire aux dits