La représentation des aristocraties dans les chambres hautes en France : 1789-1815

FORMATION DE LA CHAMBRE DES LORDS 5)

des villes et des bourgs. Les chevaliers dans le premier moment se rapprochent des barons, et les bourgeois, le clergé, s'isolent. Puis chacun suit ses affinités. Bourgeois et chevaliers se rejoignent; barons et prélats reprennent l'entente de naguère. Les doyens des chapitres, les archidiacres et les proctors des Églises renoncent à siéger, discutent et votent séparément les contributions ni cite Si bien que, l'ordre du clergé s'abstenant, le Parlement ne compte plus que deux groupes formés par les bourgeois et les chevaliers d'une part, les barons et les prélats de l'autre, et munis de droits égaux. Car, appelés pour donner «aide et subside » seulement, tandis que l'examen des projets de statuts reste du domaine du Hagnum Concilium, on voit les députés des comtés, villes et bourgs, évoquer peu ù peu le pouvoir législatif qui se départage ainsi entre les deux Chambres. La division du Parlement en deux Chambres n'est done l'effet d'aucune constitution. Ce n'est pas une division d'ordres. I n°y a pas que de la noblesse féodale dans la Chambre des lords, mais des pairs spirituels y coudoient les grands propriétaires; il y a des nobles, dans la Chambre des communes, parmi les bourgeois. Plus tard, sous les Tudors, le haut baronage disparaitra; le roi recrutera alors dans la classe moyenne rurale, faite de chevaliers et de propriétaires non nobles, des pairs qui lui devront tout et fonderont contre lui une oligarchie souveraine. Nous ne saurions suivre ici ces transformations paradoxales.