La révolution française à Genève : tableau historique et politique de la conduite de la France envers les Genevois, depuis le mois d'octobre 1792, au mois de juillet 1795

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tyrannie qu'ils ont foufferte ; & qu'ils y ont fait commettre les rnèmes atrocités qu'on a commiles envers eux.

Le Général Dumourier les avait fuivis de près, & ce font eux qu'il accufe d’avoir fait de Genève un Club, &3 non pas une République. Qu'ils effaient, s'ils le peuvent, dé rejeter cette œuvre fur Marat & fur Robefpiërre; toute la France leur répondra que ces deux fcélérats leur avaient du moins abandonné exclufivement le département des crimes extérieurs.

Ceux des Girondins qui ont furvécu à leur première défaite afpirent au titre de fondateurs de leur République ; ils ofent s'appeler les pères de la Liberté Françaife, eux, qui dès le commencement de leur règne, ont préparé, contre la liberté du monde entier, plus d'armes & d’ennemis que tout ce qu’ils appellent les Defpotes Couronnés de l'univers, n’auraient pu lui préparer d’adorateurs pendant des fiècles de tyrannie! Qu'’eft-ce qui a mis en fuite, où réduit au filence, le petit nombre de Français qui tentaient d’adreffer à la liberté le feul culte qu’elle puifle reconnaître ? N'eft-ce pas leur confpiration du ro Août contre la Conftitution balancée, dont la France entrevoyait du moins l'aurore? Ah! d'âze en âge, la poftérité les appellera les Liberticides de leur patrie; car :1 leur était réfervé d'inventer un nouveau nom pour leur doétrine empoifonnée, & pour cette chaîne de forfaits, dont il peuvent vraiment fe glorifier d’avoir donné le premier exemple au monde.

L'un des leurs, l'Abbé Sieyes, a prétendu faire {a tableau fuivant de la cataftrophe de fon parti. La m'norité réenait ; © ce renverfement de tout ordre facial jut l'effet de l'apparence d'une portion du peuple