La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

92 LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

vement une chose à laquelle, dans l’état naturel, tous avaient un droit égal » ; et, par suite, « une propriété particulière » ; « un bien acquis en vertu des lois ».

En vertu des lois ! Supprimez donc cette vertu, ou plutôt changez la loi (et vous, État, vous en êtes le maître), toute propriété disparaît.

Trois ans et demi plus tard, Robespierre déclarera, au elub des Jacobins, que la propriété a pour bornes les droits d'autrui, et la définira « le droit qu'a chaque citoyen de jouir et de disposer de la portion de biens qui lui est garantie par la loi ». Cette « Déclaration des droits, de Robespierre, qui deviendra, sous Louis-Philippe et pendant la seconde République, comme la charte des socialistes français », M. Aulard, que je cite ici, n'y veut voir, il est vrai, qu'une manœuvre politique contre les Girondins. Il s’agissait de « les dépopulariser » en paraissant aller plus loin qu'eux. Soit ! C'était là, tout de même, des paroles graves, des semences de socialisme — qui germèrent peut-être en plus d’un esprit avant d’éclore et de s'épanouir sous la Monarchie de Juillet, dans les cerveaux d’une ardente jeunesse révolutionnaire, comme d’enivrantes fleurs rouges.

Et enfin, voici Babeuf et son communisme.

Le texte le plus important est le manifeste intitulé : Analyse de la doctrine de Babeuf, manifeste qui ne sortit pas de sa main, mais quil approuva, dont il autorisa la distribution et l’affi-