La Révolution française et ses détracteurs d'aujourd'hui

LA RÉVOLUTION ET L'ÉGLISE 41

çois I? Non. Par l'Église de France elle-même, comme l'avait édicté la pragmatique sanction de Bourges, œuvre déjà si gallicane, pourtant, de Charles VII (1438)? Non encore, mais par le peuple, — comme aux premiers siècles de l'ère chrétienne, avaient dit et répété les auteurs du projet et ses défenseurs. Oui, les citoyens aclifs, électeurs des députés, éliraient aussi les évêques et, de plus, les curés.

Voilà, pour me borner aux dispositions essentielles, ce qu'était cette Constitution civile du clergé, qui, par surcroît, — et ce surcroît eut des conséquences particulièrement lamentables, exigeait de tout élu ecclésiastique le serment civique, c'est-à-dire le serment « d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout son pouvoir la constitution décrétée par lAssemblée nationale et acceptée par le roi ».

Aucun doute: en prétendant réglementer le culte, la Constituante détruisait le principe même de l'organisation de l’Église, telle du moins que l'avait fixée, au seizième siècle, le concile de Trente pour tous les États catholiques, et d’abord, pour la France, le Concordat de 1516. C'était vraiment une Église nouvelle, une Église organiquement et, par suite, moralement schismatique qu’elle dressait contre Rome.

Le résultat ne se fit pas attendre. Un grand nombre d’évêques ayant protesté, et la Constituante ayant alors (nov. 1790) exigé le serment,