La terreur à Paris

LA MISÈRE 119

port sur les moyens d'exécution de la loi proposée *.

En province, la misère est aussi grande qu'à Paris.

« Le mardi 18 février 1794, lit-on dans le Journal d'un bourgeois d'Evreux, jour de la décade, la Société des sansculottes d'Évreux célébra la mort de Louis XVI, et en même temps la Fête de l'abondance ! A cette occasion, on borna la nourriture des habitants à une livre et demie de pain par jour pour les hommestravaillant fort, une livre pour les autres et pour les femmes et les enfants au-dessus de quatre ans... Le samedi 5 avril, on fit placer les marchands de beurre, d'œufs et de volailles, dans l’église de Saint-Pierre, parce que, dans le Grand-Carrefour, il y en avait qui emportaient la marchandise sans vouloir la payer. On a vu séparer une livre de beurre en quatre, et des volailles étouffées à qui les aurait. — Le 14 juin, on apporta de Rouen 13,000 livres de riz, pour suppléer aux denrées qui manquâient. — Le 20, on proclama que tous ceux qui avaient chez eux quelque provision de blé, orge, seigle, farine ou même de pain, eussent à le déclarer dans les 24 heures, sous peine d’être mus en état d'arrestation comme suspects, ete. — Le lundi 14 juiilet on fit la fête de la prise de la Bastille, et l’on réduisit les habitants à une demi-livre de pain par jour. Encore ne l'avait-on qu'avec beaucoup de peine, ce qui obligea beaucoup de citoyens à aller dans les campagnes en demander pour de l'argent aux laboureurs, quoique ceux-ci

! Moniteur, 23 février 1194.