La terreur à Paris

138 LA TERREUR À PANS

chers qui fatiguaient les airs, jusqu'aux processions qui embarrassaient les chemins, vous n'avez fait grâce à aucun des monopoles du catholicisme, le plus funeste des cent et tant de cultes ridicules qui ont rabèti l'espèce humaine. Votre écharpe municipale a raccourci de quelques pouces l’étole sacerdotale ; votre magistrature fait école en ce genre : on doit l'appeler l’édilité philosophique.

« Avant qu'elle expire tout à fait, je viens vous demander une petite réforme très facile. C’est sur ma pétition que le nom odieux d’Artots, donné à l'une de nos rues, a été remplacé par le nom patriotique de Gerutti. Vous reconnûtes alors avec moi qu'il n'était pas alors inutile, pour le progrès de la raison et de la liberté, de changer, par degrés, toute la nomenclature des rues de la capitale, qui dénote une cité depuis longtemps servile et superstitieuse. Cest un changement semblable que je propes’. « Les saints ont fait autant de mal que les princes ; je m'ennuie également de les voir partout désigner les avenues de la ville. Si je conduis un étranger et qu'il me demande le nom des rues, c’est pour moi une insupportable nausée d'avoir toujours à lui nommer quelqu'un des imbéciles ou des hvpocrites de la légende. Il me semble qu'on me fait dire les litanies.

« Aujourd'hui, c’est une sainte que je veux déplacer : c'est le nom de la rue Sainte-Anne, auquel je voudrais substituer celui d’un philosophe célèbre, d'Helvétius, qui avait son habitation dans cette même rue. Je ne sais si vous estimez autant que moi les écrits de ‘cet homme rare,