La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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dans les hôpitaux fondés exclusivement par eux, les pauvres et les malades, ils exerçaient profusément la charité; l’agriculture leur dut ses améliorations et sa prospérité. Mais c’est peut-être plus encore dans l’étude de la science, de la littérature, et des arts,et, comme conséquence, dans l'éducation de la jeunesse, que leur activité reçut son application. Dans certains centres d'instruction créés par eux, accouraient une foule d'étudiants de tous rangs et de tous pays; aussi beaucoup d’abbayes étaientelles devenues, par le nombre de leurs élèves et l’étendue de leur enseignement, de véritables universités. Avec toutes ces richesses territoriales, ce sentiment si profond de la charité, et cette expansion intellectuelle, le clergé emplissait la France de sa puissance, et les bienfaits de toutes sortes, qu’il répandait, lui valaient à juste titre une influence prépondérante.

Mais, dans la succession des siècles, cette influence ne fut pas sans s’obscurcir, et quelquefois le ciel sous lequel elle se développait se chargea de nuages. Nous faisons allusion à la corruption qui, à différentes reprises, s’introduisit parmi les ordres religieux. Les moines connurentle relâchement, n'observant plus les lois de l’austérité et de la discipline, oubliant les règles sévères tracées par leurs fondateurs, et recherchant les biens temporels. Cet affaissement moral s’accentua avec le temps, lors-