Le complot de Sarajevo : (28 Juin 1914) : étude sur les origines de la guerre : (une carte)

LE PROCÈS ET SES SUITES 113

cation que constituait la visite archiducale en un jour aussi solennel pour les Yougoslaves, et par l’exaspération causée par les bombes de Cabrinovic. Le crime de Princip, commis à un endroit où le cortège ne devait pas passer, ne se rattache en rien à celui de Cabrinovic. L'affaire des bombes est, au contraire, le résultat d’un complot. Qui l’a organisé ? Qui a poussé Cabrinovic, fils d’un mouchard autrichien, à lancer ses bombes ? Evidemment celui ou ceux à qui le crime devait profiter ? Or la Serbie ne pouvait avoir aucun intérêt à une affa're de ce genre, susceptible d'amener un conflit où, elle en avait l’amère expérience, l'Europe ne la soutiendrait pas. Epuisée par deux guerres, elle avait besoin de repos pour organiser ses conquêtes et se refaire. Elle ne pouvait donc songer, comme l’en accuse l’ultimatum, à des « mouvements subversifs » contre l’Autriche-Hongrie, sa puissante et incommode voisine. Elle y songeait si peu qu'au moment où les événements se produisent, elle est en pleine période électorale. M. Pachitch, président du Conseil, voyage en province et Putnik, chef de l’État-major, est aux eaux de Gleichenberg, en Autriche même. Cela

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