Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

LES ALLIÉS IMPUISSANTS 137

pour rien la jonction germano-bulgare ? Et cette colonne turque qui, à marche forcée, vient vers nous par la plaine de Thrace! Les soldats du tsar Ferdinand sont braves et se battent bien. Ne répétez pas la faute des Dardanelles! Plus de petits paquets! Du monde! Du monde! Du matériel aussi ! Des gros canons! Nous ne sommes ici qu'une poignée d'hommes, à peine ce qu'il faut pour garder la voie ferrée de Salonique à Stroumitza. Les Bulgares nous pressent de toutes parts. Voilà notre situation. Et cependant, le 15 novembre, après l'affaire de Cicevo, si nous avions eu des réserves, nous étions le lendemain à Velès. Mais pourquoi parler de ce qui eût été, si les forces nécessaires s'étaienttrouvées là ?Elles n'y sont pas : voilà Le fait.

Imaginez un triangle. La frontière grecque en est la base. Les deux autres côtés sont formés par la Cerna et le Vardar. Ce triangle est une perpétuelle montagne. Des défilés, des vallons, des précipices, de la pierre partout, Chaque 500 mètres, une