Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916
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perdu mon fils, ma fille, ma femme, tous les miens. Il ne me reste plus que l’heure de cette montre, cette heure que j'ai emportée de là-bas, l'heure de l'Europe centrale, l'heure de Belgrade! » Je n'ai pas souri. Assis à la table d'hôte banale et tragique de l'Hôtel de la Belle Venise, il yavaitle président du Conseil Pachitch : « Monsieur, me dit le ministre, écrivez en France avec quelle angoisse la Serbie errante suit les péripéties de la gigantesque résistance des Francais contre l'offensive allemande. Tous nos yeux sont tournés vers là-bas, vers ces frontières de l'Est où le sort de l'humanité entière se Joue peut-être en ce moment. Hélas! nous savons trop par nous-mêmes de quels coups de bélier est capable l’artillerie du Kaiser. Mais nous savons aussi la science de vos généraux, l'héroïsme de vos soldats. Nous savons que le bon droit triomphera et nous avons hâte de pouvoir reprendre, nous aussi, la lutte, sur un théâtre moindre, sans doute, mais où nous continuerons aux côtés de nos alliés, la