Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

PREMIER JOUR DE RETRAITE 67

malgré l'héroïsme de ses pilotes, à donner la chasse aux appareils allemands. Ceux-ci font du 120 à l'heure, possèdent deux moteurs, deux mitrailleuses et trois places. Nos Farman vieux modèles font à peine du 80.

Le taube allemand en pleine sécurité nous repère. Par T. S. F. il dirige le tir des batteries lourdes de la Bejania dont les shrapnells suivent nos brancardiers. Tous les brancards n’atteindront pas l’ambulance. À ro heures, nos bataillons fortement éprouvés sans avoir pu tirer un seul Coup de fusil, commencent à se retirer vers le Sud. Ceux d’entre nous qui tourneront la tête en arrière pour voir une dernière fois les collines sanglantes ne les reconnaitront plus. La mitraille a taillé sur nos positions de la nuit comme une hache gigantesque, changeant littéralement la forme de la chaîne. Nous battons en retraite.

Les étendards s’en vont les premiers. Oh! la retraite du drapeau et de sa garde sur la route qu'encombrent déjà les équi-