Le général Championnet et l'éducation patriotique : "Recueil des actions héroïques, ou le Livre du soldat français"

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Le 8 avril 1793. A cette époque d’affreuse mémoire, où l’armée française sortit de la Belgique, le 5° bataillon de Rhône-et-Loire recut l’ordre de démolir un pont. Cet ordre est à peine donné que déjà le pont s'écroule. Une arcade résiste encore. JuBAN, sergent-major, entreprend de Pabattre, malgré les représentations de ses camarades qui lui montrent vainement le danger qu’il court. Mais à peine il a brisé une clef en fer qui soutenait l’arcade qu’elle s’écroule avec fracas sous ses pieds et l’entraîne avec elle dans la rivière. C’est Horatius Coclès au milieu des flots, glorieusement environné des débris du pont qu'il a rompu. JusaN, plongé dans l’eau jusqu’au cou et presque tout couvert de. débris, dit: « La mort n’est rien quand on sert la patrie. » Il ne cesse de crier: « Vive la République! », il se débarrasse et, par une espèce de Do, regagne le rivage.