Le métabolisme de base et l’homéothermie

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de la neutralité thermique se trouve de ce fait modifiée : elle est abaïissée par l’action dynamique spécifique des aliments et, durant la veille, par la chaleur du travail musculaire.

29 On sait que la courbe représentant la chaleur complémentaire en fonction de la température du milieu, ne monte au début que très lentement lorsque la température baisse à partir de la neutralité thermique, de sorte qu'une baisse de plusieurs degrés, à partir de ce point, ne provoque, en général, qu'une faible production de chaleur complémentaire. Aussi, pratiquement, a-t-on affaire plutôt à une zone de neutralité thermique qu'à un point, cette zone pouvant être plus ou moins large, parfois très large, comme l'ont constaté chez le Lapin TERROINE et TRAUTEMANN (2).

3° Il ya avantage pour l’homéotherme que la température de la neutralité thermique soit à un niveau élevé, pour la raison suivante : les homéothermes sont mieux armés pour lutter contre le froid que pour lutter contre l’échauffement ; la marge de la thermogenèse est bien plus large que la marge de la thermolyse. La première s’épuise à des températures plus ou moins éloignées de la neutralité thermique, la seconde à des températures toujours proches. De plus, l’homéotherme est plus maître de sa thermogenèse que de sa thermolyse. L'accommodation de la thermogenèse est un phénomêne essentiellement physiologique, résidant dans la régulation des combustions intraorganiques, tandis que la thermolyse, dont le facteur principal est l’évaporation de l’eau à la surface du corps, est un phénomène physique sous la dépendance directe des conditions externes qui peuvent même presque complètement le supprimer. Le déploiement modéré de la marge de la thermogenèse peut être considéré chez la plupart des homéothermes comme un état physiologique normal et durable, tandis que la thermolyse, de l’autre côté de la neutralité thermique, est plutôt un état de lutte et comme tel plus ou moins provisoire.

Ces considérations justifient, il me semble, le niveau relativement élevé de la température de la neutralité thermique.