Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures
10 LE MONTÉNÉGRO CONTEMPORAIN.
tude pour Fv’rtko, ban de Bosnie, et pour Lazare Greblianovitch, ceux-ci marchèrent contre lui, le vainquirent, lui firent crever les yeux et partagèrent son pays. Profitant de celte occasion, les Balchitchi se hâtèrent de s'emparer de toutes les parties du domaine d'Altomanovitch qui touchaient à leurs frontières, et ainsi ils acquirent Trébigné, Konavlé et Dratchévitsou. Ils recueillirent aussi le malheureux Altomanovitch, qui mourut chez eux en 1376. Les conquêtes faciles qu’ils venaient de faire excitèrent la jalousie du Ban de Bosnie, qui, par les femmes, descendait des rois serbes et élevait même des prétentions à la couronne, Tvrtko et Djuratch Balchitch se rendirent à Raguse pour y débattre leurs prétentions devant un tribunal désintéressé, mais on ne réussit point à les mettre d'accord. A la vérité, dès 1378, Les trois localités susdites revinrent d’elles-mêmes à Tvwrtko, qui s'était proclamé roi de. Bosnie. Furieux de ce qui était arrivé, les Balchitchi ramassèrent dix mille hommes et s’en furent ravager le pays de Tv’rtko.
L'année même de la mort de l’empereur Ouroch, les Cattarins avaient reconnu comme protecteur Louis L#, roi de Hongrie, et, bientôt après, ils recommencèrent la guerre contre les Ragusains, en appelant à leur aïde le roi de Bosnie, Tvrtko. Les Ragusains, de leur côté, recoururent à George Balchitch, qui vint mettre à feu et à sang les environs de Cattaro et obligea ce dernier pays à conclure la paix avec Raguse (1379). Dans le courant de cette même année 1379, mourut, à Scutari,. Djuradj Le Balchitch, chef plein de sagesse autant que bon militaire, et son frère lui succéda sous le nom de Balcha Il. Le premier soin de celui-ci fut de cimenter avec la république ragusaine l’accord qui avait régné entre elle et ses frères, et, dès 1383, il trouva le moyen de lui être utile, en envoyant à son aide trois mille bons soldats, avec lesquels Michel Bobaliévitch, amiral de Raguse, assiégea les Cattarins et les forca de demander la paix.
Dans le courant de l’année 1385, les Turcs étant venus au nombre de cinq mille attaquer les confins de Bérat,