Le Monténégro contemporain : ouvrage orné d'une carte et de dix gravures

CHAPITRE DIX-SEPTIÈME. 471

et qu'une section opérait dans la plaine de Maiïné, d’autres troupes se déployaïent sur les crêtes de Doubovitsa, et une compagnie suivait la route de Cattaro au point où elle domine la Joupa. Tous ces mouvements furent très-difficiles à exécuter sur un terrain bordé de précipices dans lesquels roulaient les mulets. Pendant la nuit suivante les avant-postes furent sans cesse inquiétés, et dès le matin les insurgés commencaient à tirer avec les canons de la forteresse, dont heureusement ils ne savaient point rectifier le pointage à une grande distance. Dans le courant de la journée, le village de Poboré et le monastère de Maïné furent imcendiés ; malgré les efforts des insurgés qui gardaient {ous les passages et faisaient tombersur les troupes un déluge de pierres, onréussitaussi à faire entrer un grand convoi de vivres däns la forteresse de Kosmatch, que le sergent Beyer avait si intrépidement gardée, et dont il remit le commandement au lieutenant Pokornir. Mais Staniévitj tenait bon, et l'on ne pouvait. tenter.un assaut, qui eût été des plus meurtriers. Sur

ces entrefaites, le commandant en chef, comte Auersperg,

recut une députation du petit Perzagno et de Dobrota,

chargée de faire des propositions au nom des Boccésiens ;

quelques-unes des communes situées entre Châteauneuf et Cattaro hissèrent le drapeau blanc; mais on continuait

pourtant d'apercevoir les insurgés sur toutes les hauteurs.

Le capitaine Franz se rendit alors à Châteauneuf pour

faire des démarches de conciliation, et des officiers originaires de la frontière, qui avaient une connaissance exacte des Bouches, en firent autant de leur côté. Deux chefs importants de l'insurrection, le knèze Ranowitj et Vonk Raloudjerovitj, avaient passé la frontière monténégrine et n'étaient pas revenus; on pouvait donc croire

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