Le Royaume de Monténégro : avec une carte

PUISSANCE MILITAIRE

Une des choses qui, au Monténégro, frappent le plus vivement l'étranger, c’est l’esprit militaire du peuple et les forces réelles que le Gouvernement aurait à sa disposition, en cas de guerre.

Il n'y a pas d'armée, à proprement parler, bien que tout homme ayant atteint l’âge de dix-huit ans, soit obligé de faire une année de service dans les rangs.

Ces jeunes hommes sont casernés quatre mois. Le contingent est divisé, pour l'infanterie, en deux bataillons d'instruction, à 400 hommes chacun, qui tiennent garnison à Cettigné et à Podgoritza. Puis, à Nikschich, se trouvent deux batteries d'instruction d'artillerie, fortes chacune de 100 hommes, et des compagnies d'instruction pour les pionniers, les pontonniers et les sapeurs, complétées également à 100 hommes chacune.

Les vrais soldats sont incarnés dans les Perjanici, ou Gardes du corps de Sa Majesté, dont l'effectif ne dépasse guère 200 hommes. Le mot « Perjanici » est dérivé de « Perianitza », c’est-à-dire du panache qui surmonte leurs bonnets. °

Les académies militaires sont à Cettigné et à Nikschich; les élèves sont recrutés parmi les sous-officiers, qui sont promus sous-lieutenants à leur sortie. Porteurs de ce grade, ils entrent alors dans la milice régulière. Les officiers du génie vont souvent à l'étranger, afin de se perfectionner dans leur art. Les officiers d'artillerie ont le plus souvent, comme instructeurs, des collègues russes détachés à Cettigné.

Bon nombre d'officiers n’ont pas de traitement, ou, quand ils en ont un, il est bien maigre. Le Gouvernement supplée alors à ce qui leur manque. Plusieurs officiers n'arrivent à vivre qu’en