Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
M. Castillo a grandement outrepassé ses instructions et ses pouvoirs en acceptant des conditions comme celles qu'il a souscrites et dont les ennemis du Ministère se font maintenant une arme contre lui. Il avait pour mission d'obtenir la reconnaissance de la Reine, la sanction de la vente des biens du Clergé et l'envoi d’un Nonce à Madrid en retour de la restitution à l’Eglise des biens du Clergé séculier non vendus. Les autres -points
à régler devaient faire l'objst d’une négociation séparée. Au lieu de cela, M. Castillo a signé un Eater qui embrasse, en les compliquant, les sujets les plus délicats. Il est stipulé qu'indépendamment des biens du Clergé séculier’ non vendus ceux du Clergé régulier qui se trouvent dans le même cas feront partie de la dotation du Clergé; Que la Reine avisera, quand les circonstances le permettront, au rétablissement de plusieurs convents; Que le Clergé séculier pourra hériter et posséder sans contrôle; Que trois délégués de la Cour de Rome seront préposés par Elle à la surveillance et à l'administration des biens du Clergé Que la religion de l'Espagne sera exclusivement catholique, apostolique et romaine, sans que le Gouvernement puisse accorder à aucune autre la liberté du culte; Que, dans le serment prêté au Roi par les Evêques, ceux-ci, en jurant d’obéir au Pape, n'ajouteront pas la restriction accoutumée: «ex tant que le leur permet l'obéissance qu'ils doivent au Roi, leur Seigneur et Maitrés; enfin, que les ventes des biens ecclésiastiques ne seront confirmées par le Pape que lorsque la dotation complète du € lergé aura été assurée. ;
Le Gouvernement de la Reine ne pouvait accéder à de pareilles conditions sans assumer les plus graves responsabilités. Aussi blâma-t-il sévèrement la conduite de M. Castillo et l’aurait-il. rappelé s'il n'avait craint de provoquer une difficulté quant à
‘ l'admission des lettres de créance de son sucesseur. Mais il se disposait à lui adresser de nouvelles instructions pour lui prescrire de négocier sur d’autres bases. Je ne suis point encore en mesure de vous faire connaître la substance de ces instructions.
Un dissentiment assez grave s'était élevé sur leur teneur entre
le général Narvaez et M. Martinez de la Rosa, le premier vou-