Le Saint-Siège : l'Espagne et la France : le différend religieux entre Madrid et Rome, les mariages espagnols
en ce moment en Espagne. Mais ce qu’il ne saurait se dissimuler sans se faire une dangereuse illusion, c’est que M. Martinez de la Rosa, succombant sous l'accusation d’avoir fait inutilement au Saint-Siège des avances et des sacrifices pour lesquels il n'obtendrait aucun retour, serait presqu'infailliblement remplacé par un autre Ministère moins bien disposé pour la cause de la Religion; c'est que tout serait à recommencer sur des bases différentes, c’est qu’un arrangement si important, si urgent pour les deux parties serait presqu'indéfiniment ajourné.
Malheureusement, il ne semble pas qu’à Rome on se fasse des idées bien justes de la disposition des esprits en Espagne en ce qui concerne la question des biens du Clergé. La vente de :ces biens a déjà crée dans la Péninsule des intérêts assez nombreux et assez puissants pour que le Gouvernement ne pût sans danger se dispenser d'en tenir un très grand compte et pour qu'il eût même singulièrement compromis sa popularité en les inquiétant par les mesures qu'il a cru devoir adopter dans le but de faciliter un accommodement avec le Saint-Siège. Bien que ces considérations soient d’une parfaite évidence pour quiconque a étudié avec quelque attention la situation actuelle de l'Espagne, je crains que M. Castillo n'ait pris dans cette affaire une attitude qui lui laisse peu de moyens de les faire valoir. C’est à vous qu'il appartient d'éclairer la Cour de Rome, tant dans son propre intérêt que dans celui de l'Espagne, sur le véritable état des choses».
«Je vous déjà recommandé de prêter à M. Castillo tout l’appui qui dépend de vous dans l’importante négociation dont il est chargé avec le Saint-Siège, faisait écrire, le 11 Novembre Guizot à Rossi (1), en revenant une fois de plus, et d’une façon plus
(1) Rome. Volume 986, n° 24, folio 122. Guizot à Rossi. Paris, 11 novembre 1845.