Le traitement des prisonniers et des blessés par les Austro-Germano-Bulgares : résultats de l'enquête exécutée sur le front de Salonique

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II]. — Un rapport.

Voici maintenant un rapport sur l’état des prisonniers de guerre en Autriche-Hongrie, rapport fait par un homme dont je ne puis divulguer le nom en lemps de euerre. Il provient du Ministère de la Guerre serbe el y est enregistré sous le n° 6893

« Tous les camps de prisonniers en Autriche-Ilongrie comptent jusqu'à maintenant 3.000 à 5.000 morts. Tous les survivants, s'ils € échappent à la faim, ne pourront passer l'hiver, excepté ceux qui ont la chance d’être employés aux travaux agricoles, surtout ceux qui sont placés auprès de la Do dion slave el tout spécialement tchèque. Ceux-ci n’ont pas assez de mots pour exprimer leur gratitude pour le bien que cette population leur a fait.

Les baraques des prisonniers ne sont généralement pas chauffées. Le charbon et le bois manquent. On ne chauffe jamais pendant la nuit. Il n'existe pas de regislre des morts ou, s’il en existe, il est très mal tenu. Mormème j'ai vu qu'un malade venu à l'hôpital de Yajtze a élé inscrit dans le registre comme mort inconnu. Combien de cas semblables y at-il? De cette façon beaucoup de morts ont été enregistrés comme vivants et des vivants comme morts. Et cette situation existait déjà au mois de Juin 1916. Qu'en sera-t-il aujourd'hui? Il fallait voir nos pauvres prisonniers ou internés poussant des Wagonnets dans les camps, où ils élaient employés aux travaux les plus pénibles et les plus fatigants et cela avec une nourri ture qui n'équivalait pas à plus de 700 calories en