Lepeletier de Saint-Fargeau et son meurtrier : documents inédits

ET SON MEURTRIER. 29

prie tous les lecteurs de ne point se scandaliser; car on peut voir que c’est l’esbat de quelque castor amphibie qui voudroit bien revirer sa robbe :

«Jene veux plus. . . .La messe fréquenter Pour mon repos. . . .C’est chose bien lonable Des huguenots. . . . .Les prêches écouter Suivre l'abus. . . . . .C’est chose misérable Ores je voy. . . . . . Combien est détestable Cette finesse. . . . . .En ce siecle mondain Par quoi je doy. . . . Voyant la sainte table Tenir la messe. . . . .En horreur et dédain. »

Trois pièces sont, comme on le voit, contenues dans cette pièce unique, et toutes trois prennent un sens différent, suivant qu’on lit sur une seule ligne :

« Je ne veux plus la messe fréquenter, etc., »

ou par colonnes : « Je ne veux plus Pour mon repos Des huguenots Suivre l’abus, etc. »

« La messe fréquenter C'est chose bien louable, etc. »

Sur ce modèle, bien imaginé pour plaire à la malice française, furent écrits, au temps du Directoire, les vers suivants, républicains dans leur entier, royalistes lorsqu'on les divise, et qui, par un même jeu d’esprit, présentent aussi jusque dans leur intitulé trois textes différents :

& SERMENT DE. . . . . + + *+ . HAINE A L’ANARCHIE, FIDÉLITÉ ET AMITIÉ. . »+ . « + + «A LA RÉPUBLIQUE; MORT AU ROYALISME, SOUMISSION. . . - .AU DIRECTOIRE EXÉCUTIF; HORREUR À LA MONARCHIE, ATTACHEMENT. . : : -INVINCIBLE A LA CONSTITUTION, A SES DÉFENSEURS. « + + -+ : - + ET A SES PARTISANS. À la nouvelle loi. . . . . . . .Je veux être fidèle, Je renonce dans l'âme. . . . .Au régime ancien. Comme article de foi. . . . . .Je crois la loi nouvelle, Je crois celle qu’on blâme. . . .Opposée à tous biens. Dieu vous donne la paix,. . . .Messieurs les démocrates. Noblesse désolée, . . . . . . .Au diable allez-vous-en; Qu'il confonde à jamais. . . . .Tous les aristocrates. Messieurs de l’Assemblée. . . .Ont seuls droit au bon sens. Parmi nous l’on verroit, . . . .La chose est sans réplique, Revenir l’abondance. . . . . .En ce malheureux temps Si partout l'on crioit. . . . . .Vivela République. Yive le roi de France. . . . . .Est le cri des brigands. »

PARIS — IMP. SIMON RAÇON ET COMP., RUE D'ERFURTN, À.