Les Cahiers des curés : étude historique d'après les brochures, les cahiers imprimés et les procès-verbaux manuscrits

102 LES CAHIERS DES CURÉS

« clament-ils, n’a plus rien à attendre ni du Dauphiné ni « du reste de la France, s'il refuse d’assembler les États » généraux du royaume. » (Juillet 1788.)

Et le roi est contraint de réitérer sa promesse des États généraux, dont la convocation est annoncée pour le 12* mai 1789. « On ne les à pas voulus à pied, » écrit Mirabeau: ils « viennent à cheval ! »

Mais sous quelle forme les réunir? Ils n’ont pas eu lieu depuis 1614, et leur composition à sans cesse varié dans leurs très irrégulières Lenues depuis 1302.

Le cardinal Loménie de Brienne, premier ministre, enjoint, par arrèt du conseil du roi, « à tous les officiers mu« nicipaux de rechercher dans les greffes tous les procès« verbaux et pièces concernant la convocation des États, de « formuler un vœu et de présenter un mémoire. » Invitation est adressée à « tous les savants et personnes instruites, » en particulier à l'Académie des Inscriptions, de produire « tous renseignements et mémoires propres à éelai« rer le gouvernement sur la formation des États. »

Get aveu de l'ignorance du gouvernement et ces appels à lérudition, en l'absence de toute tradition parlemenLaire, avaient-ils pour but, comme le pensaient les contemporains, de susciter d'inextricables embarras et de provoquer la division entre les municipalités, Les provinces, les classes, dont l'union venait d'obliger le despotisme à promettre de capituler ?

Quoi qu’il en soit, si la confusion des droûts historiques éclata, comme le ministre et la cour l'avaient espéré, elle n'eut qu'un effet : faire apparaître rigoureux, inflexibles les droits naturels.

Les consultations réclamées par l'autorité devinrent d’ardentes brochures populaires. Monnier, l'abbé Sieyès, Target, Mirabeau, Rabaud-Saint-Etienne, Servan, le marquis de Condorcet et autres grands publicistes du tiers-état, de