Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

174 LES COMPLOTS MILITAIRES

nité de direction des chefs de la Charbonnerie, partagés entre deux influences contradictoires : celle de Lafayette et celle de d’Argenson. Lafayette, d'une ardeur toute juvénile, qui le lançait dans les aventures les moins préparées; d’Argenson, d’une défiance extrême qui lui rendait suspects les projets les plus étudiés.

Puis, parce que le mouvement était trop éloigné de Paris.

Enfin, parce qu'il mettait en jeu un double élément civil et militaire, dont l'accord était à la fois nécessaire et difficile. L’un semblait s'être réservé de prévoir et de décider; l’autre ne semblait destiné qu'à agir et à obéir. L'un restait dans l'ombre; l’autre opérait au grand jour. Mais tous les profits étaient pour l’un, et tous les dangers pour l’autre.

Comme les officiers de Neu-Brisach l’avaient dit, et comme d’autres devaient le redire, après les rigueurs de 1822, les députés avaient la partie trop belle. Aussi le désaccord entre les conspirateurs civils et l’armée ne fit que s’accroître, de telle façon que les complots devinrent impossibles.

Heureusement pour notre pays. Car ce qui serait sorti de ces complots, c'était peut-être la chute des

Bourbons. À coup sûr, c'était la guerre civile.