Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

320 LES COMPLOTS MILITAIRES

Il fut reçu, à l’Arc de Triomphe, par une députation de tous les corps de l’État et de la capitale. Au discours dithyrambique du préfet de la Seine, il répondit simplement : « Je suis heureux d’avoir accompli la mission qui m'était confiée, d’avoir rétabli la paix, et d’avoir montré qu’on peut tout faire à la tête d’une armée française. »

On avait fait venir par mer, de Cadix à Brest, 3.000 hommes de la ligne et dela garde, choisis parmi ceux qui avaient contribué à la prise du Trocadéro. Ils formaient la’ haie depuis l’Arc de Triomphe jusqu'aux Tuileries. Louis XVIII attendait sur le balcon du palais, avec la famille royale, les ministres et la cour. Le prince suivit lentement l'avenue des ChampsÉlysées et ne descendit de cheval que pour aller se jeter aux genoux de son oncle, auquel il rendait une armée et peut-être un royaume. € Mon fils, lui dit le roi, avec la majesté qu'il savait prendre dans les grandes circonstances, je suis content de vous. » Puis, le tenant par la main, il le présenta à la foule, du haut du balcon des Tuileries, au milieu d’acclamations enthousiastes.

Cette belle journée réconciliait dans la gloire la royauté et l’armée. Mais elle nous coûtait 207 millions (1).

(x) 207, 827, 085 fr., tel fut e chiffre des dépenses extraordi-