Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

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l'accueil qu'on lui faisait et y répondait de la meilleure grâce (1). »

Sa grâce était doublée de malice. En parlant de notre expédition, il demanda « pourquoi la France, après avoir été faire des esclaves en Espagne, venait maintenant en Grèce faire des Aommes libres ». Il était impossible de mieux apprécier la politique contradictoire de la Restauration.

Le lendemain, 3 octobre, il nous reçut à son bord. Le 4, il partit pour l'Égypte. Aussitôt, nos troupes occupèrent les places : Navarin le 6 ; Modon, le 7; Coron le 9 ; sansrésistance. Seul le château de Morée fit mine de se défendre. Il fut pris de vive force, le 30 octobre, par le général Schneider, sans que l’affaire nous coûtât plus de deux tués et d’une vingtaine de blessés (2). Les pavillons des trois puissances alliées flottaient sur la Morée et l’Archipel. Mais l’opinion fut mécontente de ce qu'Athènes, illustrée par tant de glorieux souvenirs et défendue si énergique-

ment par Fabvier, restât encore sous le pavillon

ottoman.

(1) Arch. de la Guerre. — Maison au ministre. (Au quartier général de Navarin, le 3 octobre 1828.)

(2) Arch. de la Guerre. — Journal des opérations de la bri-

gade Schneïder dans le golfe de Patras (octobre 1828), par le chevalier de Lostende, chef de bataillon au corps royal d'étatmajor .