Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives
LA RESTAURATION ET L'ARMÉE 37
«L'état de l’officier français comprend deux choses : le grade et l'emploi ; un traitement différent est affecté à chacune de ces positions. Le grade ne peut se perdre que par un jugement. L'emploi, au contraire, est à l’entière disposition du roi, chef suprême des armées de terre et de mer; le prince peut le donner ou le retirer selon son bon plaisir. Mais le grade acquis, consacré par un brevet, est une véritable propriété, aussi respectable, aussi inviolable que le patrimoine le mieux reconnu... »
Ces considérations si justes, bien que soutenues par un si étrange avocat, furent appuyées par le général Foy et les principaux orateurs de la gauche, qui signalaient dans le colonel Simon-Lorrière, comme dans un grand nombre d’autres officiers, mis comme lui à la réforme sans traitement, des victimes de leurs opinions politiques. Elles furent combattues par la droite, qui réclama l’ordre du jour et qui l’obtint.
Ainsi, malgré la loi de 1818, l’armée, comme au lendemain des Cent-Jours, restait à l’entière discrétion du gouvernement.
Ce ne serait pas connaître entièrement l'armée nouvelle que de la savoir réduite à environ 150.000 hommes, sur le pied de paix, après les effectifs formidables qu'elle avait comptés depuis
plus de vingt ans ; que de la voir soumise à des 3