Les états généraux en France

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. LES ÉTATS GÉNÉRAUX

EN FRANCE

ERREURS ANCIENNES, — LIVRES NOUVEAUX.

Chaque siècle a sa légende. Le nôtre ne faisait que de naître, et déjà il en avait deux : une date et un homme; 1789 et Napoléon. Les esprits s’obstinèrent longtemps, et même lorsqu'on cherche à les éclairer là-dessus, ils s'obstinent quelquefois encore à ne point voir les nombreux côtés par où les pratiques du premier Empire diffèrent du programme de la révolution française, pour s'attacher seulement aux points par où ces deux époques sc touchent et se ressemblent. Ce ne fut pas seulement, comme on l’a dit, par d'anciens conventionnels transformés en comtes, en sénateurs ou en dignitaires de la nouvelle cour, que l’absolutisme impérial fut absous : il trouva grâce aussi devant les simples libéraux du temps. N’obéissant point à l'intérêt, n’ayant pas l’infatuation pour excuse, esclaves de préjugés étroits, et dignes seulement de nos risées, ceux-c1 obünrent longtempsnos hommages ; abusant de la crédulité publique, ils réussirent à faire pratiquer à leurs contemporains deux religions tout à fait dissidentes : le culte de Bonaparte et celui de Mirabeau. Le drapeau tricolore couvrant tout dans les plis d'une popularité due en partie à nos triomphes et qui survit à nos désastres, la masse ignorante et inconsciente ne se fit pas faule d’être en outre inconséquente. La conquête lui fit complétement oublier l'oppression ; du moment que lusurpateur n’était point Bourbon, elle lui pardonna de s'être fait despote ; elle accepta même ce que, de nos jours, l'opinion publique: acceple le moins : on lui permit de faire des nobles, parceque, : : N. SÉR. T. LV (xei° pe La cocuecr.). 5° LV. 10 Juix 1875.