Les fêtes et les chants de la révolution française

CHAPITRE VII

L'ART RÉPUBLICAIN EN L'AN II LE CHANT DU DÉPART

l

La Révolution, qui détruisit, a — ce fut sa gloire Lenu à honneur de toujours réédifier sans tarder. Quand le Comité de Salut public, prenant en main révolutionnairement le gouvernement de la France, entreprit de la tirer de l'anarchie, il ne pensa pas seulement à terrasser lec ennemis de l’intérieur et de l'extérieur, il voulut que l’avènement du régime républicain fût l’occasion d'une renaissance immédiate des lettres et des arts. Ce fut une constante préoccupation, chez tous les grands esprits de la Révolution de ne point passer pour des barbares. Danton disait : « Nous n'avons point fondé une république de Visigoths ; après l’avoir solidement construite, il faudra bien s'occuper de la décorer ». Le Comité de Salut public s’y appliqua. Il se fit peut-être illusion en regardant les arts comme un moyen de gouverner les hommes ; mais ses efforts, mème prématurés, pour créer un art républicain, furent des plus intéressants et des plus louables.

L'institution des fêtes nationales par le décret du