Les fêtes et les chants de la révolution française

232 FÊTES ET CHANTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE. hymnes pour la fête de la Reconnaissance et pour celle de la Jeunesse, ce dernier morceau sur de jolis vers de

Parny :

Naissez, beaux jours, voici le riant Germinal : Il calme les airs qu’il épure, Et du réveil de la Nature

Son souffle caressant a donné le signal.

Gossec, malgré son grand âge, ne voulut pas rester étranger à ce nouveau mouvement : il écrivit une Ode sur l'Enfance et un Trio pour la Fête de lHymen, sur des paroles de Lebrun. Lesueur fit un chœur, vivant et expressif, sinon d'une forme très pure, pour la fête de la Vieillesse (paroles d’Arnault). Un revenant de l’ancien régime, Piccinni, mit dans un Hymne à l'Hymen tout ce qu’il put trouver de vieilles formules démodées et de réminiscences sans portée. La fête de l'Enfance eut pour interprètes deux compositeurs oubliés, Rigel et Widerkher, et la fête de la Reconnaissance trouva un musicien dont le nom reprit il y a quelque cinquante ans une réputation aussi imprévue qu'imméritée : Navoigille, auquel Fétis attribua faussement la paternité de la Marseillaise.

Ce fut la fête de l'Agriculture qui inspira le plus de musique. On connaît des Hymnes à l’Agricullure de Berton, de Lesueur, de Jadin, Martini, Lefèvre, et Navoigille déjà nommé. La plupart, interprétant l'idée conformément aux vraies traditions françaises, cherchèrent uniquement à écrire une musique joyeuse et franche, sans arrière-pensée d'aucune sorte. Lesueur, visiblement, recherche l’accent du chant populaire : à côté d’évidentes banalités, il a trouvé parfois des formules d’un véritable sentiment rustique. Pour Berton, il se contenta de faire un chœur d’opéra-comique, bien