Les inconvéniens des droits féodaux

{45

placés à côté de ceux des rois qui les premiers D nchrent les perfonnes; & la nouvelle époque de l’affrancHiffement des fonds fera également confacrée dans notre hiftoire, avec leurs noms & les éloges dus aux aétions qui affurent le bonheur des peuples, repouffent loin d'eux les caufes & les occafions de toutes leurs difgraces , & qui établiffent une nouvelle bafe de force &t de profpérité pour la nation.

De combien d'avantages feroient fuivis ces affranchiffements ! Les particuliers aifés, qui, pour fe fouftraire aux bannalités, corvées & autres fervitudes féodales, fe retirent dans les villes qu'ils - furchargent, & où ils fe corrompent, reviendroient par millions habiter les campagnes ; leur induftrie & leurs dépenfes tourneroient au profit de l’agriculture.

La fanté & les mœurs y gagneroient également , l’efpece humaine fe régénéreroit. La multiplication des droits & aflujettiflements altere la bonne foi par autant de moyens que le redevable eft obligé d'employer de rufes pour s’y fouftraire & les diminuer : de là les carateres cauteleux, la duplicité, la fauffeté. Si les efforts font inutiles, le fujet tombe dans l’abrutiffement. Tel eft l'état de l’efclave Rufle & Polonois, & à peu près celui du main-mortable ÇComtois.

Ainfi tomberoit la miriade des loix féodales,