Les Préfets du Consulat et de l'Empire

DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE (4

farouches terroristes. C’est maintenant un préfet impérial modèle. Travailleur infatigable, il comble les vœux du département qu'il avait d’abord effrayé. Mais il met à l’écart tout souci de représentation et d’étiquette. Le mobilier de son cabinet consiste dans un bureau formé de quatre planches, de six chaises de bois et de la lampe devant laquelle il passe souvent ses nuits. Les autres appartements de son hôtel respirent la même modestie et sa table est d’une frugalité spartiate. À l'encontre de certains de ses collègues qui prennent le titre de préfets généraux et qui se chamarrent sur toutes les coutures, il porte à son costume de préfet aussi peu de broderies que possible et ses bas mal tirés lui valent les quolibets des chambellans lorsque l’empereur passe à Mayence. C'est toujours le vieux conventionnel, qui ne rougit nullement de son passé et même qui en tire gloire, se souciant peu de l'opinion (1). Mais il est moins puritain que jadis, lorsqu'il demandait à la Con-

(4) Mémoires du comte Beugnot.