Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique
T
très-bien que l’empire du monde a d’abord appartenu aux nations de l'Orient; la civilisation est partie des plateaux de l’Asie Centrale pour, de Îà, rayonner sur le globe. Au temps où les populations autochtones de la Gaule et de la Germanie croupissaient encore dans les ténèbres de l’âge de bronze, (1) l'Egypte, puis l’Assyrie étendaient sur les nations voisines leur puissance avec leurs splendeurs. Le sceptre du monde civilisé passait ensuite aux Mèdes et aux Perses. La Grèce le conquérait à son tour, et il sembla qu’en s’implantant, pour n’en plus sortir, sur le sol de l’Europe, la civilisation prit un essor nouveau et d’une incroyable intensité. C'est l’époque de cette grande démocratie athénienne, appréciée d’une façon si injuste avant les travaux de Grote; démocratie complète, où le peuple entier exerçait bien réellement la souveraineté. Sans doute il y avait les esclaves, en tout cas plus heureux que les serfs des temps modernes. Mais, en somme, tout homme libre était citoyen, tout individu, possédant la jouissance de ce qu'on appelle aujourd’hui les droits civils, avait en même temps celle des droits politiques ; les artisans, les ouvriers, tanneurs, cordonniers, etc., formaient une partie considérable de l’assemblée du peuple, assemblée véritablement souveraine. Il est vrai que le règne de cette grande démocratie a été court; mais, dans l’espace de deux siècles, d'Eschyle à Aristote, elle à vécut dun puissant empire. Même aujou ir
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(1) Voyez Büchner, L’Hommne selon la Scien