Les serviteurs de la démocratie

264 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

rageait. Il allait, avec un désintéressement admirable de ville en ville, partout où l’on faisait appel à son éloquence. Ce vaillant apôtre de la démocratie compromit sa santé dans ce vagabondage oratoire, mais il allait toujours, sans se soucier des fatigues ni de la souffrance, au secours des faibles et des persécutés.

On a dit, je lg sais, qu’à son insu Michel de Bourges, un peu plus tard aigri par l'injustice des électeurs, avait rejeté loin de lui la politique qui lui fit rencontrer tant d’ingrats. Je n’en crois rien; il est possible qu'un peu de tristesse ait en ce moment traversé l'âme du tribun. Jen trouve même le témoignage dans une lettre intime et touchante adressée à l’auteur du Compagnon du Tour de France. Mais de là au mécontenfemént et à l’aigreur il y a loin. Jamais Michel n'eut de préoccupations personnelles. Si de 1841 à 1848 il s'est tenu à l'écart des débats politiques, ça été le temps d'arrêt d’un lutteur fatigué, mais non d'un homme découragé. Des esprits charitables, comme il s'en rencontrera toujours, l'ont accusé de défaillance et presque de trahison.

C'est une odieuse calomnie dont un jeune magistrat républicain, M. Douarche, a su faire justice dans un excellent discours sur Michel de Bourges. Nous avons plaisir à signaler cette belle étude, lue à l'audience solennelle de rentrée du 3 novembre 1882 de la cour d'appel de Bourges.

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-Émportance politique de Michel de Bourges dans ho ‘assemblées délibérantes date de 1849 et s'arrête au 2 décembre 1831. Précédemment il avait marqué sa

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