Lettres et mémoires

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“Qui régne dans le Miniftere aëtuel, fi la lé-

gere agitation qu'on apperçoit dans la petite République de Geneve, mérite lattention de la France & d’expofer les Citoyens de cette Ville à de tels excès.

En confidérant les troïs Puiffances, comme Co-garantes , il doit leur être indifférent , que les divers Ordres de l’Etat travaillent à rédiger &c à réformer leurs Loix, tant qu'ils le feront de concert, & par des moyens légaux. Elles font donc fuppliées, 8 même intéreflées à laïfler reprendre cours à l’Ouvrage du Code , en n'encourageant aucun parti dans fes difpofitions, &t en abandonnant les Genevois à eux-mêmes. Tout annonce que, par -des facrifices réciproques , ils viendront à bout de réunir leurs opinions, dès que des forces majeures ne viendront plus encourager les uns & aigrir les autres,

Le Miniftere François eft trop éclairé ; pour ne pas fentir que les premiers, fe voyant appuyés, mettront dans leur conduite , d’autres motifs que ceux du bien public ; & que les autres pourroient oublier auffi ces mêmes motifs, pour fe jetter dans des excès où les précipiteroit peut-être la penfée de leur Souveraineté bleffée,

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