Lettres et mémoires

dE 54) fice, & ces injuftices cauferoient à la République des déchiremens continuels. Que de contradiétions entaflées ? .

Ce pouvoir ef? dangereux dans les mains d'une mulitude, qui s'en fert comme d'un épouvantail. Mais c’eft cette mème multitude, qui compofe à Geneve le Corps Légiflatif. Pour juger de lemploi qu’elle a fait de ce droit, il ny a qu'à calculer le nombre des Magiftrats , fur lefquels il a porté, & celui des atteintes aux Loix qu’on reproche à l’adminiftration.

Voici un dilemme irréfutable par les frondeurs de la Rééleëtion. Ou les Magiftrats feront inacceflibles à la crainte de la deftitution; ou cette crainte les ébranlera jufques fur leur Tribunal. Dans le premier cas, toutes les clameurs font chimériques; dans le fecond, il eft jufte que le CHoyen trouve dans es Loi, un contre-poids à à l'intérêt de famille & de fociété, quine manqueroit pas , fans doute, alors, de faire un Masifirat injufte d’un homme puñillanime, auprès qui le Citoyen obfcur. & l'étranger refteroient fans reflources.

Que l’homme accrédité puifle en faire l’inftrument de fa haine particuliere , c’eft ce que la complication de cette opération rend impoffble ; la mafle des Citoyens néceffaire

pour l'exécuter & leur unanimité fi dificlepErs : Da US Da #)