Lettres sur la révolution française : par J. Gorani, citoyen français, à son ami Ch. Pougens

FRANCAISE. ox agricole, c'eft-à-dire, que tous fes foïns doivent avoir pour but effentiel la plus grande profpérité de fon agriculture, la plus grande abondance de fes productions territoriales , d’où réfultent néceffairement les plus grandes reflources du commerce & de Pindufirie, f’aifance générale de toutes les claffes des citoyens , & la richefle du revenu public, |

Pour.obtenir cette grande profpérité de l’agriculture, le gouvernement doit faire enforte qu’il foit'exaement vrai que de toutes les fpéculations lucratives , conftantes & folides, aucunes ne foient plus avantageufes que celles en économie rurale, afin que les richeffes des capitaliftes & des cultivateurs foient toujours employées de préférence aux opérations agricoles.

11 faut en fecond lieu établir dans chaque principale ville des provinces du royaume une banque rurale où les papiers de commerce puiflent être efcomptés à un intérêt modique, & où, moyennant un foible intérêt & une caution folvable, on puifle emprunter l’argent néceflaire pour exécuter de bonnes opérations agricoles, ou pour établir des manufactures à l’ufage du peuple. Dona Eléonore Fonceca Pimentel à fait fur cette matière un ouvrage intéreflant, & cet auteur mérite que vous récompenfez , Sire, fes talens & fes vertus.

Plus les avances qu’on fait à la terre, ou plus les dépenfes de la culture font confidérables & bien faites, plus alors la terre produit; elle reftitue par fes productions, non-feulement toutes fes avances des cultivateurs, €e l'intérêt de ces avances, & l’intérêt de celles des propriétaires fonciers, mais encore un excédant confidérable, & dans cet excédant, ou produit net de la culture, fe trouve la portion qui, appartient au revenu: public;