Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

— 141 —

voir. Ayant trouvé deux de nos soldats liés ensemble et barbarement mutilés par des Napolitains, cet homme, pour se mettre au niveau des lâches auteurs de ces assassinats, massacra de sa main, en ma présence, et celle de cent témoins, qui comme moi en reculèrent d'horreur, cinq des trois cent quarante prisonniers que nos soldats avaient respectés.

(Général THIÉBAULT, Mémoires, t. II, p. 271.)

Le Général SAINT-HILAIRE

En 1807, le général Saint-Hilaire reçoit de Napoléon Ier 100,000 francs en argent et 100,000 francs en rentes sur l'Etat.

(Correspondance de Napoléon Le, t. XVI, p. 53.)

Le Général SALLIGNY

Le général Salligny fit piller un juif levantin qui cheminait avec quelques voitures chargées d’effets précieux; ses aides de camp et ses domestiques pratiquèérent cette opération; aussi le lendemain toute l’armée admira ses domestiques les épaules couvertes de pièces de velours ou de soie pour se garantir du froid. Quant au général, chacun sut bien que son fourgon était rempli d'effets beaucoup plus précieux. Le juif s’en alla tristement à Vienne déplorer son infortune; après la campagne, quand nous étions en cantonnement dans cette ville, il porta plainte au major-général, qui ordonna des iaformations; mais On apaisa l'affaire en rendant au juif quelques ballots de soieries.

Cette honorable anecdote n’a pas empêché le général Salligny de devenir un grand personnage: il passa à Naples avec le roi Joseph, dont il devint le ministre de la guerre, puis le suivit en Espagne avec la même qualité, et il y est mort.

(Colonel Prox nes Locnes, Mes Campagnes, p: 153.)