Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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avait sacriié el 10,060 livres sterling pour son usage immédiat. En outre, il exigeait le rang de lieutenantgénéral. Ses autres prétentions, selon Fauche-Borel (Mémoires) élaient aussi immodérées.

Condamné à mort pour crime de trahison, ce triste personnage rentra en France avec les Bourbons et fut nomimné maréchal de camp des armées, mais sans activité. En 1817, il fut chassé de l’armée, accusé et reconnu coupable de bigamie en 1818 : il fut condamné aux travaux forcés, à la dégradation et à l'exposition, par arrêt de la Cour d’assises de la Seine, en date du 24 juillet 1819 (il avait en effet épousé trois femmes), mais il fut au bout de deux ans gracié par le roi.

(Adjudant-général LanprrEux, Mémoires, Inroduction, p. 6, note.)

Le Général SAVARY (1)

Le régime de la prison du Temple était tout à fait militaire depuis que le général Savary en avait la garde et le commandement supérieur. Un jour Savary excita dans le Temple une indignation générale. Voici à quelle occasion : l’infortuné Villeneuve marchait à côté de son gendarme; il avait le bras en écharpe, ayant été blessé au moment de son arrestation. En passant il coudoya le général Savary, qui l’apostropha de la manière la plus brutale. La réponse que lui fit le prisonnier fut qu'il était sur son terrain, et que lui, Savary, pouvait s’aller promener. Ce dernier le saisit à l’instant par le collet de son habit, qu’il déchira, et, après l'avoir ainsi maltraité, il fit mettre aux fers ce malheureux jeune

homme. (FaucHEe-Borez, Mémoires, t. I, p. 144.)

Deux officiers, qui, depuis, ont eu différente célébrité, servaient près de Desaix : Savary et Rapp. Par égard pour sa mémoire, le premier consul les attacha à sa per-

() Duc de Rovigo.