Louis XVI et la Révolution

L’AGITATION À PARIS. 251

qui consiste à préparer, aussi bien aux Capucins qu'aux Jacobins, le plan de la bataille que l’on compte livrer à la Constituante : « Je déclare, dit-il le 28 janvier 1791, que je n’ai été dans aucun de ces clubs où les délibérations de cette Assemblée se discutent d'avance, et que mon devoir est ici de m’opposer tant aux hommes irréfléchis qu'aux hommes qui connaissent les décrets d'avance. » Peine perdue : on tient à cette arme offensive et défensive, des deux côtés, mais surtout à gauche; l’article premier du règlement des jacobins dit : « L'objet de la Société des Amis de la Constitution est : 1° de discuter d'avance les questions qui doivent être décidées dans l’Assemblée nationale. » L'article XIV ajoute, il est vrai, ce correctif : « Les discussions qui y auront lieu ne gèneront aucunement la liberté d'opinion de ses membres dans l’Assemblée nationale. » Mais pratiquement et logiquement, on votait comme constituant ce qu'on avait accepté comme jacobin, et bien des résolutions du club devenaient des décrets de l’Assemblée; les royalistes s’en indignaient; un de leurs pamphlets, d'avril 1790, porte ce titre : « Grands arrêtés du Club des Jacobins, qui seront convertis en décrets de l’Assemblée nationale, comme de coutume, dans le courant de celte semaine. »

$ 3. — LrEs THÉATRES.

Le club est donc l’un des porte-voix de l’opinion publique, mais non pas peut-être le plus retentissant, au début. Son public est relativement restreint. La foule au contraire se presse au théâtre, et le transforme en forum.

Dès le 20 août 1790, la Constituante comprend quel parti politique on peut tirer de la scène. Dans un style emphatique, le rapporteur Lebrun dit une chose juste : « Avec des mœurs nouvelles, il vous faudra de nouveaux génies pour les peindre et déjà vos théâtres appellent d’autres Corneilles et d’autres

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