Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

158 MARAT INCONNU

coup qu'on s’appuyàt sur les dénonciations antérieures de Marat pour confirmer une sentence de mort (1).

On à parlé d'une lettre délatrice insérée dans l'Ani du Peuple (2). Les accusations qu'elle contenait étaient, il faut bien le dire, en partie fondées. Nous reconnaissons que les termes en étaient singulièrement agressifs, mais Marat n'était que l'éditeur responsable et non l’auteur de la lettre. .

Qu'il ait voulu « savourer une vengeance », parce que Lavoisier avait jadis professé pour ses découvertes un parfait dédain, c'est là pure hypothèse. Marat, a-t-on dit (3), avait pour Lavoisier la haine de la médiocrité envieuse ; son âme, pleine de rancune, n’oubliait pas qu’en 1780 le Journal de Paris ayant annoncé à tort que le Traité du Feu avait eu l'approbation de l’Académie, Lavoisier avait démenti le fait en quelques paroles dédaigneuses.

Le 10 juin 1780, Lavoisier avait écrit : « M. Lavoisier à lu à l'Académie un article du Journal de Paris, où l'on présente les observations par lesquelles M. Marat aurait rendu l'élément du feu visible, comme approuvées par l'Académie. Il ne se trouve rien de pareil dans le

(1) Bougeart, Marat, t. I, p. 61. (2) Ne 353. (3) Grimaux, Lavoisier, sa vie, SOn œuvre, etc.