Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

MARAT INCONNU 173

Marat la place de Directeur de l’Académie des sciences qu'il projetait d'établir à Madrid (1).

Ce n’est pas la première fois que les têtes couronnées lui font des offres « dues à la réputation de ses ouvrages. »

Il y à onze ans, sur le rapport flatteur de Lord Lyttleton, il à recu des propositions brillantes pour passer à la cour de Russie. La rigueur du climat a seule déterminé son refus.

Plus tard, sur la recommandation d'un comte Valis, un souverain du Nord lui a fait offrir 24.000 livres annuelles de pension et 12.000 livres de retraite pour passer dans ses États, et y travailler à un cours complet de physique (2).

Ces références auraient dû suffire à lui assurer l'appui du monarque espagnol. Mais « la calomnie a volé de Paris à l’Escurial, vingt lettres l’ont peint sous les couleurs les plus noires (3) ». Une tourbe de läches envieux se dissimulent sous de faux noms pour le diffamer; ces œuvres de ténèbres ne peuvent avoir qu'une source empoisonnée. On veut se venger du dédain qu’il a toujours professé pour les Académies, de l'aversion qu’il a montrée de tout temps pour les sectes qui voulaient l’accaparer.

(1) V. Revue des documents historiques, 1875, 141. (2) Chèvremont, J.-P. Marat, t. I, p. 55. (3) Lettre de Marat à Roume de Saint-Laurent, pp. 3 et suivantes. 10.