Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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même des Cordeliers (1). « Arrivé dans le jardin des Cordeliers, le corps de Marat a été déposé sous les arbres, dont les feuilles légèrement agitées réfléchissaient et multipliaient une lumière douce et tendre. Le peuple environnait le cercueil en silence. Le président de la Convention a d'abord fait un discours éloquent, dans lequel il a annoncé que le temps arrriverait bientôt où Marat serait vengé, mais qu'il ne fallait pas, par des démarches hâtées et inconsidérées, s'attirer des reproches des ennemis de la patrie. Ilajouta que la liberté ne pouvait périr et que la mort de Marat ne ferait que la consolider (2). »

Après le discours du président et ceux des principales autorités, le peuple commença à défiler en colonne devant le monument, sous les bannières des chefs. Chaque section s’arrêtant un instant, l'orateur prononçait une allocution, et le cortège reprenait sa marche.

Dans la bière, à côté du corps, on avait mis deux boîtes, l'une renfermant les entrailles, et l’autre les poumons de la victime.

Le sculpteur J.-F. Martin (3) avait imaginé pour tombe un tertre formé de blocs de pierre simulant un entassement de rochers granitiques. (1) Actuellement le Musée Dupuytren. (2) Journal de la Montagne, n° 48. (3) Intermédiaire, 1889 (le sculpteur Martin).