Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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que son couvercle, le tout enrichi de pierreries superbes.

C’est dans ce chef-d'œuvre de l’art et de la nature, exposé si longtemps et si inutilement par n0S ci-devant rois à l'admiration du public, que l'on a mis les restes précieux du plus tnplacable ennemi des rois.

« Ainsi le cœur de Marat donne à présent un nouvel éclat auæ bijoux détachés de leur couronne, et ce double trésor a été porté hier aux Cordeliers avec la plus grande pompe. » Vingtquatre membres de la Convention et douze de la Commune assistaient à la cérémonie. Dans une allée du Luxembourg, on avait dressé un théâtre surmonté de tentures tricolores. C’est là que les Sociétés populaires, les autorités constituées et les citoyens se sont rendus vers le soir. On a prononcé l'éloge funèbre de l'ami du peuple et son cœur a été transporté ensuite au milieu d’un nombreux cortège dans le lieu où la Société des Cordeliers tient ses séances (1).

Là un membre prononce un discours qui fait époque dans l’histoire révolutionnaire. Ce médiocre comparse, que son aberration sauvera de l'oubli, met en parallèle Marat et Jésus-Christ. « O cor Jésus, O cor Marat! s’écrie-t-il dans un accès de lyrisme inconscient, Cœur de Jésus,

(1) Annales de la République française, p. 1061.