Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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son buste servait de prétexte : toutes les sections, toutes les familles avaient le leur.

Son portrait, gravé par Queverdo (1), passait de main en main.

Reproduit en petites dimensions, il était porté en broche par les fémmes, qui adoptèrent aussi des bagues et une coiffure à la Marat. Ces bagues étaient en argent plaqué d’or ou en cuivre plaqué d'argent ou plus simplement en bronze. Elles portaient gravés les trois portraits accolés de Marat, Chalier et Lepelletier.

Les hommes portaient des épingles de Grasate. surmontées de la figure du conventionnel, des petits bustes en argent massif en guise de breloques. Dans les écoles on distribuait des estampes coloriées (2)représentant Marat, avec cette légende bizarre dans l’accouplement des épithètes : « Il fut l'Ami du peuple et observateur profond. »

Quelques citoyens patriotes commandèrent des tabatières en corne ou en poudre d'’écailles, avec le profil de Marat gravé sur le couvercle en métal argenté.

(1) Queverdo (François-Marie-Isidore) né en 1740, en Bretagne. Dessinateur d’ornements et graveur d’après Cochin, Gravelot, Marillier; chargé de la publication des estampes républicaines. (Portraits, vues, vignettes pour les publications du jour.)

(2) On fabriqua également des images coloriées sur éventail. {Icon., Bachelin, p. 75.)

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