Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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mort de Lepelletier et celle de Marat (1) figuraient dansle lieu des séances des représentants du peuple : un crédit de 24,000 livres était ouvert au peintre pour subvenir aux frais de gravure et d'impression de son chef-d'œuvre ; avec cette réserve que David désignerait le graveur ; que mille exemplaires de sa gravure seraient distribués aux représentants et aux départements ; qu'on déposerait le surplus aux Archives Nationales et que, sous ces conditions, les planches resteraient la propriété de l'artiste.

Le dernier article portait : Que les tableaux, après avoir été placés dans le lieu des séances de la Convention, n'en pourraient être retirés sous aucun prétexte par les législateurs qui suivraient (2).

(1) Le tableau de la Mort de Lepelletier est encore conservé par la famille Le Pelletier Saint-Fargeau ; celui de la Mort de Marat appartient à Mme veuve David Chassagnole, mais une répétition qui fut autrefois en la possession du prince Napoléon est aujourd'hui la propriété de M. Terme (Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, 1890, p. 319).

(2) Par suite de diverses circonstances, le décret ne reçut pas son entière application. David ne toucha que 12,000 livres, au lieu des 24,000 annoncées. La gravure ne fut jamais exécutée, bien que l'argent reçu ait été distribué par le peintre aux artistes désignés ou acceptés par le Comité d'instruction publique. Au moment de la réaction thermidorienne, en 1795, David écrivit au ministre de l'Intérieur pour obtenir décharge de cette somme. Il joignit à son mémoire les quittances des graveurs, mais sans accompagner ces pièces de comptabilité, comme c'était son devoir,