Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

258 MARAT INCONNU

insultaient Marat. Le buste de l’auteur d'Emite fut substitué à l'image du démocrate. Au théâtre de la République, au théâtre de la Montausier, les mêmes scènes se produisirent.

Quelques personnes fabriquèrent un mannequin qui fut brûlé dans la cour des Jacobins, aux applaudissements de la foule. Les cendres de ce mannequin, mises dans un vase de nuit, furent jetées dans l'égout de la rue Montmartre. Ce même égout avait déjà reçu son buste, que des enfants avaient promené dans les rues, en l'accablant d'insultes, et qu'ils avaient lancé dans le gouffre, en hurlant : Marat, votlà ton Panthéon ! [Ce dernier incident fut confirmé plus tard par un témoin oculaire, le célèbre peintre de bergeries, Pâris, dont la famille habitait alors la rue Montmartre (1).]

Tous ces événements avaient motivé le décret de février 1795.

Restait à en poursuivre l'application.

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Le 7 ventôse an II] (26 février 1795), Guinguené, au nom de la Commission exécutive de l’Instruction publique, écrivait à Soufflot, alors inspecteur général du Panthéon, que la famille de feu Marat n'ayant pas réclamé son corps, comme

(1) P. Fassy, Marat, sa mort, ete., p. 26.