Marat inconnu : l' homme privé, le médecin, le savant : d'après des documents nouveaux et inédits

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venir chez lui un commissionnaire, le priant de se rendre chez M'e Marat. Quand ils furent en présence, Albertine prit la parole : « Mon commissionnaire ne vous à pas trompé en vous disant que je suis la sœur de Marat. Au reste, vous allez en juger sur le champ, reprit-elle en sortant d'un secrétaire vermoulu deux miniatures de J.-P.Marat, exécutées par Jean Bosio (1), frère du sculpteur, et portraitiste formé à l'École de David. .

Ce n’est pas tout. Je dois penser à placer non un héritage, qui en voudrait — et elle montrait d'un geste son modeste mobilier — mais un dépôt, un souvenir de mon frère, dont la mémoire m'est resté chère, et dont le culte n’est pas sorti de mon cœur.Je ne vois d’autres dépositaires que M. Carrel et vous, M. Carrel à votre défaut ». Et ce disant, elle plaçait sous les yeux de Raspail le microscope solaire qui avaitservi à Marat à faire des observations dans la chambre obscure, (observations consignées dans les Découvertes sur le Feu et la Lumière), la collection de ses prismes montés, de ses appareils électriques ; sa trousse de médecin, et une liasse de papiers, notamment l’exemplaire complet de l'Ami du Peuple, couvert de notes écrites de la main de Marat.

(1) Jean Bosio signait aussi ses œuvres Jean Boze ou J. Boze.